Une caresse… un gratouillis sous le menton… lové dans votre chaleur… et voilà votre chat parti dans l’interprétation d’une douce musique. Il fait entendre ses ronrons à qui veut lui prêter attention. Mais que se cache derrière ce ronronnement ? Est-ce uniquement la voie de la quiétude ? Et surtout comment agit-il sur notre propre métabolisme ? En effet, des études scientifiques tendent à montrer que le ronronnement du chat peut être bénéfique pour soigner quelques uns de nos maux.
Le ronronnement, comment ça marche ?
S’il est un phénomène qui reste une énigme, c’est bien le ronronnement du chat. Vibration du ligament de l’os hyoïde ? Contraction des muscles du larynx ? Circulation sanguine qui s’accélère ? Les scientifiques ne sont pas réellement parvenus à percer les mystères du ronron.
Ce qui s’avère sûr, c’est que le chat en ronronnant émet des basses fréquences entre 20 et 50 Hz. Les mêmes fréquences utilisées par les kinés pour réparer les muscles souffrants ou les musiciens pour susciter des émotions.
Alors me direz-vous, pourquoi le chat ronronne-t-il ? D’abord parce qu’il est dans un état de bien-être, de plaisir, voire de béatitude presque lorsqu’il est allongé de tout son long au creux de la couette. C’est donc un signe de confort mais aussi de désir intense lorsque votre chat accompagne ses ronronnements en se frottant à vos jambes. Il a certainement envie d’une petite gourmandise.
A l’inverse, le ronronnement peut être un signe d’inconfort et de stress. En ronronnant, le chat cherche à s’apaiser, à sortir d’une situation angoissante. Peut-être même essaie-t-il à calmer une douleur ? Et lorsqu’il émet ce ronronnement face à un congénère, c’est par soumission car il se sent en situation d’infériorité.
Le ronronnement, une thérapie ?
Tout propriétaire de chat sait par expérience que caresser son animal, jouer avec lui a des effets relaxants. D’autant que le chat, doté d’un sixième sens, ressent nos douleurs, nos chagrins, nos états d’âme. De là à dire que le chat ronronne pour nous faire plaisir, il y a un pas. Que nous ne franchirons pas ! Car le chat ronronne avant tout pour lui.
Mais parce les ronronnements sont des vibrations sonores perçues par notre tympan et nos corpuscules de Pacini, ils ont un effet bienfaisant sur nous et peuvent jouer sur notre humeur, voire même apaiser les troubles du stress et chasser les idées noires.
En 2002, Jean-Yves Gauchet, vétérinaire à Toulouse, a d’ailleurs tenté de le démontrer avec une expérience menée sur 250 personnes à qui il a fait écouter le CD « détendez-vous avec Roucky » (un de ses patients à 4 pattes). Diagnostic : tous ont reconnu un bien-être et une facilité d’endormissement. Le concept de « ronron thérapie » était né.
D’autres études prouvent même que le fait de vivre avec un chat débouche sur une meilleure santé psychologique. Alors, certes, c’est difficile à démontrer mais les propriétaires de chat pourront vous le confirmer.
Des expériences « ronronnantes »
D’abord, il y a les « bars à chats », un concept inventé par les Japonais dont la vie quotidienne est ô combien stressante. Les « bars à chats » sont des lieux où l’on vient boire un verre, déguster un encas tout en caressant minou qui vous remerciera de ses ronronnements intempestifs. Une pause salvatrice dans la vie trépidante de Tokyo. Depuis quelques années, le concept est arrivé en France, Paris, Lille, Besançon, Nantes ont désormais leur « bar à chats ». A Nice, il s’appelle même « la ronronnerie » !
Plus sérieusement, la zoothérapie, programme initié par un thérapeute avec l’aide d’un animal domestique destiné à maintenir ou à améliorer la santé des personnes souffrant de troubles psychologiques, cognitifs, physiques ou sociaux peut se pratiquer avec un chat. Partant du postulat que caresser un chat ou entendre ses ronronnements déstresse, il permet ainsi de ralentir le rythme cardiaque et de réguler la tension artérielle et donc d’atteindre un sentiment profond de calme. De ce fait, le chat devient un « thérapeute », assez souvent intégré dans les résidences de personnes âgées ou centres éducatifs pour les jeunes enfants.
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