On pourrait s’imaginer que l’hiver est synonyme de répit pour le jardinier, propriétaire d’un petit verger ou de quelques arbres fruitiers. Point du tout ! C’est au contraire une période propice car les arbres sont en « repos végétatif » de décembre à février-mars. Votre verger mérite donc tous vos soins qui seront la garantie d’une bonne santé et d’abondantes récoltes.
Quand ?
Choisir un jour hors période de gel, sans vent ni pluie annoncés. Plutôt en décembre avant que les grands froids ne s’installent durablement.
Avec quoi ?
- Un sécateur ou un coupe-branches propre, aseptisé et bien aiguisé
- un grattoir à écorce ou une serpette
- une brosse à chien-dent ou une brosse type « lave-pont » voire carrément en fer.
- Une combinaison, des lunettes, un masque, des bottes et des gants de protection
- un pinceau large à poils durs
Que faire au verger en hiver ?
1. Taillez
Les fraisiers se plantent au moins pour trois ans, cela vaut le coup de bien leur préparer le terrain : ils seront plus productifs.
Une quinzaine de jours avant plantation, bêchez en profondeur, désherbez et apportez 8 à 10 kg de compost bien décomposé par mètre carré ainsi qu’un engrais complet (suivre les doses préconisées sur l’emballage).
2. Nettoyez
Avant traitement, pour retirer mousses et lichens, mais aussi larves et œufs d’insectes nichés dans l’écorce, il faudra brosser le tronc à l’aide d’une brosse à poils durs. Tous ces déchets seront ramassés et brûlés car ils peuvent être sources de contagion. Ne pas oubliez de retirer les plantes grimpantes, tel que le lierre, qui se montrent envahissantes.
3. Traitez
L’hiver est la période favorable pour appliquer un traitement préventif à vos arbres fruitiers afin d’éradiquer œufs et larves qui hivernent dans l’écorce. Un traitement préventif qui limitera forcément les traitements pendant la période de végétation. Avant toute chose, quelques précautions d’usage : il est indispensable de se protéger avec des gants, des lunettes, un masque et des vêtements adaptés et opérer par temps doux, sans vent ni pluie. Les pulvérisations doivent se faire de haut en bas en commençant par les branches puis le tronc.
Pour traiter les maladies crytogamiques (oïdium, tavelure, cloque, moniliose, chancre…), on utilisera de la bouillie bordelaise à base de cuivre et de chaux, dosée à 12g/l ou de l’oxychlorure de cuivre à 5g/l. A pulvériser sur les branches et le tronc. Ensuite, on enduit, avec un pinceau large à poils durs, le tronc d’une huile blanche paraffinée qui permettra de tuer les insectes (cochenilles, pucerons…). On peut également utiliser le blanc arboricole ou lait de chaux, un autre antiseptique efficace, insecticide et acaricide.
Tous ces traitements ne se font que tous les 2 à 5 ans. Veillez à respecter les proportions indiquées.
Surdoser ne sert à rien et pourrait même brûler les végétaux et sous-doser sera totalement inefficace pour les arbres fruitiers qu’il faudra traiter à nouveau.
4. Nourrissez
Même si l’automne est la meilleure saison, vous pouvez encore nourrir le sol et reconstituer les réserves en apportant des matières organiques (fumier ou compost à l’aplomb de la couronne) et de la potasse et des phosphates naturels (mélanges prêts à l’emploi en jardinerie, corne ou sang séché).
5. Finissez les plantations
En dehors des périodes de gel, des arbres fruitiers.
6. Vérifiez
Les liens des arbres palissés.
ASTUCE !
Même si la bouillie bordelaise et l’huile blanche paraffinée, utilisées de façon traditionnelle, sont tolérées en agriculture biologique, elles ne sont pas exemptes de reproches, l’une pour contenir du sulfate de cuivre, l’autre pour être dérivée du pétrole. D’autres solutions plus naturelles sont envisageables.
Contre les pucerons, on peut pulvériser du savon noir dilué. Pour remplacer la bouillie bordelaise, on peut utiliser une décoction d’ail à la fois préventive et curative contre les pucerons, les acariens, les chenilles et les maladies telles que cloque du pêcher et de la vigne, mildiou, rouille, oïdium ou la moniliose. Il suffit de hacher 10 gousses d’ail, y ajouter 5 litres d’eau et faire bouillir pendant 20 minutes à couvert. Laissez refroidir et reposer pendant une heure puis filtrer et utiliser rapidement.
Le purin d’orties, en tant qu’insectifuge qui repousse insectes, pucerons et acariens, peut aussi être utilisé.
On peut également badigeonner le tronc d’argile ou d’un mélange de bouse de vache, de prêle et de petit lait.
On trouvera également dans les jardineries des pièges à phéromones sexuelles, assez efficaces contre les carpocapses, des pièges chromatiques (jaunes contre les mouches du cerisier, bleu contre les thrips) ou des bandes à glu contre les fourmis.
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