Marantacées, un feuillage insolite et raffiné

collection marantacee calathea feuillage

Les plantes de la famille des marantacées sont davantage cultivées pour leur feuillage bigarré, insolite et raffiné, et leur stature spectaculaire qui peut atteindre 1,50 m de haut. Elles méritent une place bien en vue.

Originales et délicates

Parmi les marantacées les plus courantes, les plantes dormeuses (le surnom des marantas) ont un comportement intriguant : leurs feuilles chamarrées se replient à la tombée de la nuit pour se redéployer au matin. Leurs longues tiges souples sont bien mises en valeur en suspension ou en hauteur sur une sellette. Le limbe décline le plus souvent divers tons de vert et de gris argent, comme chez Maranta leuconeura disposés en taches caractéristiques de la variété. ‘Erythroneura’ a en plus des nervures soulignées de rouge vif. On les palisse aussi parfois sur un tuteur mousse où leurs racines adventives – apparaissant sur les tiges – s’accrochent. Leurs tiges ont parfois tendance à se dégarnir de la base en s’allongeant. N’hésitez pas à les tailler lorsqu’elles s’allongent trop.

feuilles marantacees calathea

Feuilles insolites

Les calathéas présentent la plus grande diversité de feuilles qui leur valent le surnom de « plante paon » : de velours pour C. zebrina, tachetées comme les plumes de paon pour C. makoyana, à bords ondulés et si douces au revers pour C. rubifarba, hautes en couleurs pour C. roseopicta, mariant le crème, le rose, le vert sombre et le vert clair. L’originale de la famille, Calathea crocata, est cultivée pour son beau feuillage pourpre sombre certes, mais aussi pour ces curieux épis de fleurs orange vif qui surplombent le feuillage. C’est elle qui porte les fleurs les plus spectaculaires, mais les autres calathéas produisent aussi des fleurs blanc rosé ou rose frais. La Calathea crocata est aussi l’une des plus facile à conserver en appartement. Enfin, les cténanthes sont les plus grandes (jusque 1,50 m de haut même en pot) des marantacées cultivées en appartement. Leurs feuilles oblongues sont pourprées et veloutées au revers. Le limbe porte des marques assez géométriques, blanc crème, jaune, ou jaune verdâtre. Il est rare – et sans grand intérêt – de les voir fleurir en pot, en épis jaunâtres.

marantacee calathea zebrina feuillage

Humidité ambiante obligatoire !

Originaires d’Amérique du Sud, les marantacées poussent naturellement dans les zones tropicales. C’est dire si elles apprécient l’humidité ambiante : le plus dur à leur fournir en permanence en intérieur. Il leur faut un maximum d’humidité dans l’air environnant : posez-les sur des plateaux de billes d’argiles toujours humides. Recourez à un de ces brumisateurs d’air, à installer à proximité. Les fontaines d’appartement ne sont pas mal non plus pour améliorer la fraîcheur de l’air ambiant. Et bien entendu, vaporisez le feuillage aussi souvent que possible. Arrosez-les à l’eau non calcaire, en évitant que le terreau se dessèche entre deux apports d’eau. Ajoutez un engrais (à demi-dose) pour plantes vertes une fois tous les 15 jours d’avril à septembre. Côté lumière, elles ne sont pas très exigeantes et conviendront très bien pour le fond du salon. Une fenêtre à l’est ou au nord leur convient très bien, mais surtout pas de soleil direct derrière des baies vitrées plein sud : elles ne s’en remettraient pas ! Elles se plaisent à des températures de 22 à 24°C. En hiver, elles supportent 15°C mais pas moins.

Ne pas (trop) déranger

Leurs racines charnues sont fragiles. Lors du rempotage, manipulez la motte de terreau avec précaution pour ne pas les abîmer. Malgré tout, rempotez-les souvent : tous les ans ou tous les deux ans, à la fin du printemps, dans un mélange de tourbe, de terreau consistant (type terre à rosier ou à agrumes) et de terre de bruyère. Elles préfèrent les pots larges et peu profonds car leurs racines ont superficielles.

Alerte !

Quand leur limbe se ternit, méfiance !  Les marantacées sont sujettes aux acariens lorsqu’il fait trop sec. Vérifiez que des acariens ne tissent pas leur toile au revers. Traitez le plus tôt possible si nécessaire. Quand leurs feuilles s’enroulent sur elles-mêmes et finissent pas se dessécher, c’est que l’air est trop sec.

Crédit photos : maplantemonbonheur.fr et Adobe Stock