A l’heure des premières gelées blanches, les chrysanthèmes épanouissent leurs corolles colorées en forme de marguerite. Roses, jaunes, mordorés, cramoisis… ils sont à l’unisson des feuillages d’automne flamboyants.
Abandonnez tout préjugé sur les chrysanthèmes que les jardiniers amoureux de ces fleurs généreuses préfèrent appeler « marguerites d’automne ». De la fleur estivale, immaculée, que l’on effeuille, ils ont la forme de la corolle et la générosité de la floraison. La couleur en plus ! A petites fleurs simples ou en pompon, à grandes fleurs classiques ou aux pétales effilés, ils affichent aussi une diversité de forme. La plupart forme une touffe évasée pouvant atteindre 90 cm de haut, mais il existe des variétés naines ne dépassant pas 40 à 50 cm. Certains sont conduits sur tige formant un petit arbre fleuri des plus gracieux. D’autres, à la forme en cascade, sont parfaits en suspension.
En compagnie, c’est mieux !
En pot, jardinière ou au jardin, ils gagnent à être bien accompagnés. Grands sedums, asters et heuchères sont leurs meilleurs partenaires pour des compositions opulentes. Les graminées comme le miscanthus, le calamagrostis ou la molinie, accentuent leur naturel avec leurs fines panicules dorées. En jardinière associez-les à de plus petites graminées comme les carex bronze ou panachés. Les plus grands chrysanthèmes se marieront bien aussi aux arbustes beaux à l’automne comme l’arbre aux faisans (Leyceteria formosa) aux baies pourpres, le fusain d’Europe aux fruits rouges en bonnet d’évêque, le caryoptéris aux pompons bleu azur…
Chaleur, eau et compost
Les chrysanthèmes peuvent se planter à tout moment de l’année, même en pleine floraison à l’automne. Ils prospèrent au jardin comme en jardinière ou bac. Pour qu’ils fleurissent longtemps, placez-les dans un endroit chaud, abrité des courants d’air froids et ensoleillé. A proximité de murs en pierres qui emmagasinent la chaleur, c’est leur paradis ! Ils apprécient une bonne terre de jardin bien meuble et copieusement enrichie en compost. Il faudra les planter si vous voulez qu’en deux ou trois ans ils deviennent une touffe de 50 à 60 cm de diamètre. Ajoutez une bonne poignée de graviers au fond du trou si votre sol est lourd : ils supportent l’humidité excessive en hiver. Ne coupez pas les tiges sèches après la floraison, attendez le printemps : elles constituent une protection efficace contre le froid. En cas de sécheresse estivale, les chrysanthèmes sont sensibles à l’oïdium. Quand il fait chaud, arrosez-les en évitant de mouiller le feuillage. Tuteurez les plus grands tout en conservant la souplesse de leur silhouette naturelle.
Quand ils atteignent 50 cm de hauteur en début d’été, plantez à proximité des branchages bien ramifiés, ou un tuteur en
cercle, qui arrive un peu en dessous du sommet des tiges. Elles les masqueront rapidement et ces soutiens efficaces ne se verront plus quand vos chrysanthèmes fleuriront.
Couverture anti-gel
Dans certaines régions et selon les variétés, vos chrysanthèmes peuvent passer l’hiver au jardin. Même si la floraison disparaît dès les premières gelées, la plante peut repousser au printemps suivant. Offrez-leur les meilleures chances en les protégeant du froid. En pot, les plantes sont toujours plus sensibles au froid que plantées en pleine terre. Si des gelées nocturnes sont prévues, pensez à couvrir les fleurs la nuit afin de conserver plus longtemps votre chrysanthème en beauté. Vous pouvez utiliser plusieurs couches de papier journal, une cloche, du plastique à bulles ou du voile d’hivernage. Ôtez vos protections dans la journée.
Astuce
Dans les régions ventées, les chrysanthèmes ont besoin d’être tuteurés… à moins que vous ne fassiez preuve de ruse. Raccourcissez leurs tiges de moitié, en juin, quand ils ont atteint 40 à 50 cm de haut. Ils fleuriront un peu plus tard, mais leurs tiges plus courtes et bien ramifiées résistent mieux aux bourrasques. Leurs fleurs, plus nombreuses grâce à cette coupe, seront davantage mises en valeur.