Aménager un terrain en pente

Terrain en pente

Alors certes, votre terrain pentu vous désole ! Conscient de la pénibilité des conditions d’entretien de ce bout de terre, vous ne savez qu’en faire ? Voici quelques conseils pour faire de ce relief à priori handicapant, un atout. En effet, la déclivité du sol peut être un environnement propice à la culture de certaines plantes tout en présentant des avantages esthétiques indéniables.

Pourquoi ?

Pour aplanir la pente et faire de votre terrain escarpé un espace esthétique où s’épanouiront une multitude de plantes, quelques aménagements sont nécessaires. Des aménagements qui auront le mérite de limiter le ruissellement des eaux d’arrosage ou de pluie et par là même d’en favoriser l’infiltration dans le sol. De même, l’érosion du sol sera limitée, les éléments fertilisants ne s’écouleront plus. Dernier avantage, et non des moindres, la culture et l’entretien de votre terrain en sera grandement facilité, voire totalement inexistant.

Pour une pente inférieure à 15 %, inutile de faire appel à un professionnel du terrassement. Avec une pointe d’imagination et quelques heures de travail, vous pourrez réaliser des aménagements qualitatifs.

Quels aménagements ?

1. Pour se déplacer facilement :

Escalier terrain en pente

  • Le cheminement en courbes, recouvert de petits gravillons.
  • Les marches (de 15 à 17 cm) espacées de plusieurs mètres (un multiple de 65 cm, longueur d’une foulée moyenne) qui créeront des paliers.
  • Les escaliers : quelques marches en bois imputrescible (chêne ou châtaignier), en pierres du pays ou en béton suffiront pour couper la déclivité.

2. Pour apprivoiser l’escarpement : il suffit souvent de s’inspirer des anciens qui, partout dans le monde, ont toujours pratiqué la culture en terrasses. Les paliers de cultures auront le mérite de retenir l’eau. Outre l’aspect fonctionnel de ces aménagements, veuillez à l’esthétisme. Des plus classiques au plus modernes, les matériaux choisis doivent s’accorder avec le style de votre maison :

Muret en pierre jardin

  • Les murets de pierres sèches, appelés restanques dans le sud, seront du plus bel effet sur un terrain abritant une construction ancienne. Choisissez de préférence des pierres du pays, calcaire, schiste ou granit, creusez éventuellement une tranchée remplie de cailloux pour stabiliser l’édifice et empilez les pierres en les maintenant par de plus petites. Classique mais cachet garanti.
  • La brique ou les tuiles canal plantées à la verticale peuvent également présenter des atouts car elles sont faciles à poser et peu onéreuses. Seules leurs couleurs peuvent rebuter mais elles s’estomperont avec les intempéries.
  • Les modules en béton coulé, plus modernes, bénéficient de formes variées et dureront dans le temps.
  • Les gabions, très tendance, sont des structures métalliques remplies de pierres, de roches ou autres. Ils donneront une touche contemporaine à votre jardin.
  • Les planches de coffrage ou les rondins de bois donnent une ambiance plus naturelle. Veillez à choisir un bois dense comme le robinier ou le châtaignier.
  • Les plessis, réalisés à base de longs échalas tressés, sont très à la mode actuellement car très naturels.

Pour éviter le pourrissement de ces différents éléments, poser un feutre de jardin qui les isolera de la terre.

3. Les aménagements pour planter : si seule la végétalisation est envisagée, il sera nécessaire de retenir le talus, surtout lorsque la terre est fine ou sableuse. Evidemment, on peut choisir la bâche en polypropylène tissé, guère esthétique et non biodégradable, mais aussi les toiles de jute ou en fibres de coco qui ont l’avantage de se désagréger avec le temps, lorsque les plantes auront colonisé l’espace. En attendant, on peut toujours harmonieusement poser quelques rocailles pour « combler les vides ».

Quelle végétation planter ?

Déjà, il est bon à savoir que le haut du talus sera sec et souvent malmené par les éléments, le milieu soumis à l’érosion et le bas plus humide mais riche en éléments fertilisants. Il faudra donc tenir compte de ces différences pour choisir ses plantes, tout comme de l’exposition donc de l’ensoleillement.

En haut, on choisira des plantes hautes, des plantes de rocaille peu sensibles à la sécheresse tels que les nombreux sedum, la potentille, les rosiers couvre-sols, l’achillée millefeuille et ses hybrides, les thyms rampants, des graminées rustiques et peu gourmandes en eau.

Jardin en pente

Au milieu et au bas du talus, les plantes couvre-sol feront de merveilleux tapis fleuris : les corbeilles d’argent, les oreilles d’ours, l’érigéron, l’heuchère, le millepertuis, le chèvrefeuille arbusif rampant comme le locinera, le géranium vivace, le phlox, la saponaire… et pour les espaces plus ombragés, l’herbe aux goûteux, les pulmonaires, les bruyères d’été, d’automne ou d’hiver, les épimèdes, les pervenches ou les ajugas. La joubarbe sera également adaptée aux talus tout comme les conifères nains parmi lesquels on peut privilégier le genévrier rampant ou le cyprès de Russie ou les arbustes comme le céanothe ou le cotoneaster. Pensez aussi aux plantes qui drageonnent, d’excellents fixateurs de terre, comme l’iris.

Bon à savoir

Pour plus d’harmonie, pensez à l’accord des couleurs, jouez avec les hauteurs et les feuillages et variez l’échelonnement des floraisons. Plantez de 5 à 6 pieds de chaque espèce pour un effet plus touffu, plutôt en quinconce. Les graminées, arbustes ou conifères peuvent être plantés à l’unité. Pensez également à bien remuer la terre avant les plantations.

Astuce

D’un point du vue pratique, placez votre réserve d’eau de pluie ou le composteur en haut, il est toujours plus facile de monter avec une brouette ou des arrosoirs vides ! Le système d’arrosage automatique peut être un choix judicieux sur ce terrain hostile qu’est le terrain pentu.

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