Se lancer dans un potager, c’est s’assurer un approvisionnement sûr, sain et savoureux. Suivez nos conseils pour débuter facilement. Le potager d’aujourd’hui n’a bien souvent plus rien de nourricier comme le jardin de grand-papa. Cultiver ses propres légumes, c’est découvrir de nouvelles saveurs, ajouter une touche personnelle à sa cuisine, savourer le plaisir de faire, retrouver le rythme des saisons…
A votre mesure
Mais pour que cela reste un plaisir, il ne faut pas voir trop grand. Du moins au début. Un premier carré de potager de 1,20 à 1,50 m de côté est largement suffisant pour vous faire la main et pour vérifier que vous avez le goût et le temps pour cultiver un plus grand espace potager par la suite. Choisissez un emplacement bien dégagé, sans arbre à proximité côté sud afin d’éviter un ombrage plutôt néfaste ; le plus plat possible afin de retenir les eaux de pluie ou d’arrosage ; d’accès facile.
Délimitez votre carré avec des planches de 20 à 30 cm de large. Le plus simple : plantez à chaque angle un morceau de tasseau de section carrée de 30 cm de long que vous enfoncerez d’un tiers de leur hauteur. Vissez dessus les planches qui constitueront la bordure de votre carré. Affranchissez-vous du sol en place pour donner à vos légumes un substrat idéal (mélange d’un quart de compost bien décomposé, un quart de terreau de plantation et un demi de terre végétale) pour leur croissance et vous éviter la corvée du bêchage. Sa mise en place ne vous demandera pas plus d’un après-midi et son entretien ultérieur un petit quart d’heure tous les 2 à 3 jours, voire moins selon la saison ! En vous organisant, vous pouvez même regrouper les opérations d’entretien sur les week-ends.
Des légumes « spécial débutant »
Choisissez des légumes qui se récoltent rapidement : par exemple, les radis et le mesclun à déguster en moins d’un mois. C’est plus encourageant d’avoir des résultats rapides de ses efforts ! Complétez par des légumes dont vous êtes friands. Ne soyez pas trop pressés pour installer les légumes frileux : courgettes, poivrons, aubergines, tomates, courges diverses… Ni plantation ni semis avant la mi-mai en dehors du Midi ! Réputées difficiles, les tomates vous tentent quand même ? Optez pour les variétés à petits fruits, plus rustiques et, donc, plus faciles à réussir pour le novice. Osez les plants greffés pour les légumes du soleil (tomate, aubergine…). Plus onéreux, ils sont aussi plus robustes, plus résilients en conditions climatiques limites et plus productifs.
Pour certains légumes, comme les courgettes, les concombres ou les poivrons, la cueillette précoce (avant maturité) stimule la production et vous permet de déguster des fruits à la chair très tendre. Évitez de cultiver les mêmes plantes, de la même famille ou le même type de légumes (légumes feuilles, légumes racines, légumes fruits) au même endroit successivement.
Semer ou planter ?
Chaque fois que possible, achetez des plants plutôt que des graines à semer pour écourter le temps de culture et récolter plus vite. Malgré tout, le semis est incontournable pour les légumes qui ne supportent pas la transplantation comme les carottes, les radis, les betteraves, les épinards, les navets, les pois, les haricots… Il faut semer directement dans le carré déjà préparé. Le plus difficile est de répartir les graines fines de façon homogène. Pour cela, le semis en ligne est plus aisé en sillons de 1 à 2 cm de profondeur. On sème toujours plus qu’il ne faut. Quand les jeunes plants ont 2 à 3 feuilles, il faut éliminer les plus faibles pour laisser la place aux plus vigoureux de se développer correctement. Maintenez bien humide jusqu’à l’apparition des premières feuilles.
Planter sans se planter !
Bien humidifier la motte des racines. Faites tremper les mottes compressées
ou les godets quelques minutes dans l’eau avant de planter. Le terreau autour des racines doit être détrempé. Limiter la transpiration pour une bonne reprise en coupant un tiers des feuilles des salades par exemple. Stimuler un bon enracinement après plantation en arrosant régulièrement.
Semez sans trembler !
Faites tremper les graines dans l’eau la veille du semis. Souvent les grosses graines
ont une « peau » épaisse que le germe a parfois du mal à percer. Humide, elle se déchire plus facilement. Si le sol est très sec au moment du semis (certains printemps manquent cruellement d’intempéries !), arrosez en pluie fine et abondamment la veille, le soir. Dans la terre humide en profondeur, les graines germent plus facilement. Les grosses graines ont une peau épaisse. Faites-les tremper dans de l’eau la veille pour la ramollir et favoriser une sortie rapide du germe. Les graines fines (carotte, radis…) se mélangent avec du sable ou du marc de café sec pour en augmenter le volume et ainsi faciliter leur répartition homogène lors du semis. Pour une bonne germination, affinez bien la terre : elle doit être presque aussi fine que vos graines.
« Bio », évidemment !
Si vous cultivez un potager, c’est avant tout pour récolter des légumes sains. Adoptez des techniques culturales qui rendront vos cultures plus résilientes par rapport aux aléas climatiques et autres. Les aromatiques par leur odeur puissante perturbent la reproduction des insectes nuisibles. Plantez-en en bordure de votre potager : vos légumes seront naturellement protégés. Certaines plantes repoussent naturellement les parasites. Ainsi la carotte éloigne-t-elle la mouche des oignons et la teigne des poireaux ; oignons et poireaux découragent celle de la carotte. Les feuilles de choux grossièrement hachées enfouies à côté des jeunes laitues ou des épinards réduisent le risque d’attaques de vers blancs (larves de hanneton). Plus de navets véreux si vous disposez les déchets de taille de vos tomates autour…
Entretien à suivre
Inutile de fertiliser à outrance : vous risquez de polluer l’environnement même si vous usez de produits biologiques. A l’automne, couvrez la surface du carré d’une couche de compost de 6 à 8 cm d’épaisseur. Au printemps, vous pouvez compléter par des apports d’engrais biologiques plus spécifiques des cultures envisagées. Mais ce n’est pas obligatoire ! A partir de juin, paillez vos cultures avec une matière organique d’une granulométrie assez fine (mulch, paillis de lin ou de chanvre…) qui se dégrade dans le temps et enrichit le sol.
Le secret d’un beau potager, c’est l’arrosage régulier. Pour alléger la facture et préserver les ressources naturelles, investissez dans un récupérateur d’eau de pluie, à placer à proximité de votre potager ou alimenté par une dérivation de gouttière (plus efficace).