Bouturer un arbre fruitier

Bouturer arbre fruitier

Vous vous délectez de ses beaux fruits depuis de longues années mais votre arbre commence à montrer des signes de vieillesse. Le jardin de vos voisins, grands-parents, amis renferme une extraordinaire variété dont tout le monde a oublié le nom. Et si vous tentiez le bouturage de ces arbres fruitiers pour reproduire à l’identique cette espèce que vous aimez tant ?

Pourquoi bouturer un arbre fruitier ?

Par le bouturage, on peut multiplier les végétaux afin de transmettre une variété à son entourage, de la reproduire fidèlement et ainsi de garder toutes les qualités gustatives et caractéristiques du pied mère. Pour les arbres fruitiers, si le bouturage est la méthode de multiplication la plus accessible, il reste toutefois aléatoire.

Groseillier

Quels arbres fruitiers bouturer ?

Cette technique est donc essentiellement réservée aux arbustes à petites fruits (groseillier, cassissier, ronce pour les mûres, myrtilliers…) pour lesquels le bouturage est synonyme de succès.

Les figuier, grenadier, actinidia (kiwi) et vigne sont également faciles à multiplier par bouturage. Pour les autres arbres fruitiers, pommiers, pruniers, cerisiers, poiriers, le résultat n’est pas garanti mais ça ne coûte rien d’essayer. Et si ça marche, vous aurez fait de belles économies.

Myrtillier

Quand bouturer un arbre fruitier ?

En octobre novembre, avant les grands froids et quand les feuilles sont tombées. C’est la période à laquelle les arbres « qui font du bois » se mettent au repos et font racine.

Avec quoi bouturer un arbre fruitier ?

  • Un sécateur bien aiguisé
  • De l’alcool à brûler et un chiffon pour le désinfecter
  • De la poudre d’hormones de bouturage
  • Des pots en terre
  • Du terreau spécial bouturage
  • De la terre de jardin
  • Du sable de rivière

Sécateur

Astuce

La bouture à l’étouffé. Le bouturage se fera comme précédemment expliqué mais on mettra la bouture sous cloche (un bocal, un vase, un sac plastique transparent…) ce qui aura l’avantage de conserver un certain degré d’humidité et éviter ainsi le dessèchement. Pensez toutefois à aérer tous les 2 ou 3 jours pour éviter le pourrissement.

Pour faciliter le bouturage, il faut prélever la tige de bon matin, au moment où la réserve d’eau est la meilleure. Et surtout ne pas attendre afin de planter la tige afin qu’elle ne se dessèche pas. Nos grands-parents qui pratiquaient beaucoup la bouturage avaient l’habitude d’insérer un grain d’orge dans l’entaille de la jeune tige afin de favoriser la prise.

 

Comment bouturer un arbre fruitier ?

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Sélectionnez un arbre sain et vigoureux, exempt de toute maladie. Avec un sécateur propre et bien désinfecté, coupez en biais une tige de l’année, juste en dessous d’un bourgeon. Ne prenez pas du bois dur ou une partie extrême de la tige encore verte et tendre. Eventuellement, coupez également l’autre extrémité de la tige pour éviter qu’elle ne « fasse de la tige » plutôt que des racines. On peut également pratiquer une entaille superficielle sur l’écorce au pied de la tige pour favoriser l’apparition de racines.

Technique bouturage2

La tige prélevée devra comporter trois bourgeons (trois « noeuds ») et mesurer de 15 à 20 cm. Les quelques feuilles restantes qui seront mises en terre seront coupées à ras, les autres réduites de moitié.

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Prenez toujours plusieurs boutures d’une même variété, et, si possible, sur des arbres différents afin de multiplier les chances de réussite.

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Trempez 2 à 3 cm des boutures dans l’eau puis dans la poudre d’hormones. Secouer pour éliminer l’excèdent d’hormones.

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Placez la tige dans un pot en terre garni de substrat composé de terre de jardin, de terreau spécial bouturage qui gardera l’humidité et nourrira la bouture, et de sable qui aérera et drainera la terre. Vous pouvez aussi opter pour un mélange de tourbe blanche et de sable. Mettez 2 bourgeons dans la terre et 1 en dehors. Rabattez la terre pour que la tige soit droite puis tassez. Arrosez puis placez la bouture dans un endroit mi-ombragé à l’abri des vents.

Planter bouture

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Gardez le sol humide mais sans excès d’eau. Quelques semaines après, de nouvelles pousses vont apparaître, signe de réussite. Ne replantez pas tout de suite, laissez le temps au temps pour que la bouture se développe bien. Vous pourrez mettre en terre le printemps suivant. Pas de repiquage en été.

Mais aussi…

On peut également planter sa bouture en pleine terre, à mi-ombre et à l’abri des vents. Dans ce cas, il faut faire un trou de 5 cm où sera installée la bouture, tuteurée si nécessaire. La prise sera plus difficile. Et il faudra attendre quelques mois avant que la plante ne soit prise.