En quelques années le photinia a su se rendre indispensable aux jardiniers pour aménager leur jardin. Décoratif en toutes saisons, sans être monotone, attractif pour les pollinisateurs et les oiseaux, il embellit jardins et terrasses tout en préservant la biodiversité.
Que le photinia soit « déco », personne ne le conteste. Il a vraiment plus d’un attrait. Au printemps, – et s’il est bien taillé (voir encadré), également à l’automne -, on ne voit que ses jeunes pousses rouge vif. Les premières apparaissent un peu avant ses fleurs. La couleur étonne. Elle n’est pas commune sur les feuillages. Quand la floraison commence en mai, le rouge des feuilles perd un peu de son éclat tournant au pourpre. Ses petites fleurs blanches en gros bouquet de 10 à 15 cm de diamètre jouent les stars aux extrémités des rameaux. En été, il se fait discret en vert sombre. Arrive septembre et de nouvelles pousses émaillent de rubicond l’arbuste. Elles éclipsent peu à peu pour laisser la vedette à la fructification plus discrète : de petites baies noires d’environ 5 mm de diamètre, regroupées en grappes. Quand vient l’hiver le photinia reprend sa parure vert sombre comme en été. Il assure le spectacle 12 mois sur 12 !
Écolo, le photinia ?
Cela vous étonne ? Et pourtant, il l’est à plus d’un titre. Quand il est en fleurs, le buisson vrombit d’abeilles et autres pollinisateurs car ses fleurs sont très riches en nectar. Si vous laissez ses fleurs évoluer naturellement, elles se transforment en grappes de baies appréciées des oiseaux à l’automne. Enfin, une fois installé en pleine terre (environ deux ans la plantation), il supporte bien la sécheresse et n’a besoin d’aucun arrosage. Il sera plus coloré au soleil, mais il tolère la mi-ombre. Côté sol, il n’est guère exigeant. Il s’adapte à tous les sols ordinaires pourvu qu’ils ne soient ni trop calcaires ni trop acides. Il supporte très bien les tailles répétées ce qui en fait un bon candidat pour créer des haies colorées et permanentes.
A chaque cas, son photinia
Les premières espèces de photinias nous sont parvenues de l’est et du sud-est de l’Asie durant tout le XIXe siècle. Dans nos jardins, nous ne les cultivons plus. De nombreuses hybridations ont permis de cumuler leurs diverses qualités dans les variétés d’aujourd’hui. Ainsi s’adaptent-ils à tous les jardins et même les terrasses et balcons. Si le rouge des jeunes pousses est un trait commun à tous, la taille de ces hybrides varie de 3 à 4 m pour les plus grands à 60 cm pour les nains, permettant de les planter quel que soit l’espace dont on dispose. Pour un décor encore plus évolutif, les variétés aux feuilles panachées d’ivoire produisent des jeunes pousses rouges et roses. Si vous le plantez en haie, optez pour une forme en buisson. Bien ramifié depuis la base, ces photinias formeront rapidement un rideau végétal protecteur. En bac, les spécimens sur tige seront plus spectaculaires.
Les multiples facettes du photinia
‘Pink Marble’, aux jeunes pousses rouges teintées de rose et aux feuilles vert clair panaché d’ivoire. Très lumineux surtout dans la grisaille de l’hiver. Haut. 1,50 à 2 m ; larg. 1 à 1,50 m.
‘P. serratifolia’, le plus original avec ses jeunes pousses bronze à oranger, ses baies rouges et son port de petit arbre à la cime arrondie naturellement. Haut. 3 à 5 m ; larg. 2,50 à 4,50 m.
‘Red Robin’, le plus classique et le plus connu. Haut. 1,50 à 2 m ; larg. 1 à 2,50 m. Il existe quelques améliorations comme ‘Bâton Rouge’, un peu plus vigoureux aux jeunes rameaux à l’écorce corail, ou ‘Carré Rouge’, plus compact dès sa base même sans tailles régulières.
‘Little Red Robin’, appelé aussi « photinia pompon », une version naine de ‘Red Robin’, à la silhouette naturellement sphérique. Pour une topiaire insolite. Haut. 60 à 80 cm ; larg. 60 cm à 1 m.
Son geste beauté
Seules les jeunes pousses possèdent ce rouge qui fait la réputation du photinia. La reprise de la croissance printanière vous en offre une première vague de ces jeunes rameaux colorés. Mais vous pouvez prolonger le plaisir en taillant chaque année votre photinia juste après sa floraison en fin de printemps. Vous stimulerez ainsi l’émission de nouveaux rameaux hauts en couleur en début d’automne. Inutile de procéder à une taille sévère : il suffit de couper les tiges qui ont fleuri en raccourcissant d’un bon tiers la pousse de l’année (la partie du rameau où l’écorce est
la plus claire).
Le saviez-vous ?
Son nom vient du mot grec « photeinos » qui signifie lumineux ou brillant. Une allusion à la brillance de ses feuilles.